
La Tour aux Serpents
Mestan Tekin
Huile sur papier toilé - 2018
45 X 57 cm
Ci-contre :
Le Cauchemar
Johann Heinrich Füssli
1781, huile sur toile
Collection du Detroit Institute of Arts
Le point de départ de cette peinture est un rêve. Le rêve est une puissante source d’inspiration pour beaucoup d’artistes. Un des tableaux les plus célèbres inspirés par le rêve est sans doute celui de Füssli intitulé Le Cauchemar et datant de 1781. On y découvre une femme allongée, en plein sommeil. Son corps est totalement abandonné. Sur elle est assis un personnage sombre qui observe le spectateur. À l’arrière-plan une jument apparaît derrière un rideau rouge sombre.
Mon expérience n’était pas un cauchemar à son début. Comme souvent, lorsqu’on commence à somnoler on ressent la sensation de tomber. Ceci est lié à une chute de tension tout à fait naturelle. Dans mon rêve cela se traduisait par une longue chute dans un puits totalement sombre. Plus la chute était longue et moins la sensation était agréable. Je me rendais compte progressivement que je tombais le long d’un mur. Le mur semblait bouger. Une lueur jaune commença à surgir comme si un ciel crépusculaire apparaissait d’en bas. J’essayais de me concentrer sur le mur qui semblait chuchoter ou siffler. Je découvris avec effroi que le mur était couvert de serpents. Des millions de serpents. Ils essayaient de m’atteindre et de me mordre, mais ils semblaient ne pas pouvoir se détacher de cette tour. Je tentais dans ma chute de ne pas me rapprocher de la tour, mais cela semblait impossible. Je rejouais cette chute plusieurs fois en essayant de ne pas me faire prendre. Parfois, je plongeais dans la masse des mâchoires terrifiantes, et parfois je ne faisais que buter contre leurs écailles humides et froides.